Est-ce ceci un cheval heureux ?
Ou encore ceci ?
Ou ceci ?
Nous aimons les photos de chevaux exubérants, brillants, plein de vie, galopant avec fière allure. Dans notre imaginaire, cela apporte de l’espace, de la liberté, etc. Or le plus souvent, ces photos sont obtenues dans des courts moments d’intégration d’un nouveau membre dans un groupe, pour se réchauffer, parce que des personnes ont stimulé une partie de galopade, ou parce que le troupeau à fuit quelque chose, et qu’il y ait ensuite une partie de jeux et de course poursuite associée, c’est tout à fait possible.
Un cheval heureux est un cheval dont les besoins physiologiques et psychologiques sont comblés
Il s’agit d’observations objectives, et pour comprendre ce qu’est un cheval heureux, c’est avant tout un cheval dont les besoins physiologiques et psychologiques sont comblés. La plupart du temps un cheval heureux est un cheval calme ! Tous les groupes de chevaux dont il y a au moins un membre extraverti dedans, auront des moments d’interaction dans la journée. Ces moments représentent seulement 5% du budget temps du cheval et dans interactions il y a : se rouler, se groomer, se pousser et enfin galoper et/ou se confronter.
Vous voyez ce petit cheval du fond du pré, qui en soi ne ressemble pas à grand chose en marchant comme cela. Et puis il vous voit, il arrive tout bondissant et prêt pour une nouvelle séance avec vous ! Il se sent bien avec vous, il est intéressé par ce que vous lui proposez et il se transforme complètement physiquement : voilà c’est ça un cheval heureux !
C’est un cheval qui se sent en sécurité auprès de vous et avec ce que vous allez lui proposer de faire ensemble. C’est un cheval qui comprend comment trouver son confort grâce à ce que vous lui enseignez. Et c’est un cheval qui est stimulé psychologiquement grâce à des jeux, des puzzles, des challenges à résoudre dans vos séances.
Mais alors, un cheval à la retraite au pré peut être malheureux ?
Oui tout à fait.
Surtout si les autres chevaux avec lui ne lui proposent pas assez d’interactions. Les chevaux sont curieux, aiment apprendre et sont demandeurs, surtout les chevaux “penseurs”. Ils ont un cerveau qui fonctionne vite, même si leur physique quant à lui peut fonctionner très lentement. Apprendre, stimuler son cerveau, sécrète de la dopamine, même chez les chevaux. Cela stimule alors tout un système hormonal qui vous fait vous sentir bien.
Un cheval à la retraite sera très heureux par exemple d’aider de plus jeunes chevaux dans l’apprentissage de tâches du quotidien, ou de montrer l’exemple, ou d’apaiser des chevaux anxieux par son expérience et en montrant comment trouver sécurité et confort.
Enfin étudiez au cas par cas les personnalités, et adaptez au mieux vos groupes de chevaux. Les retraités sont des enseignants absolument excellents pour les jeunes poulains, et les jeunes poulains sont plein de vie (et de bêtises) à éduquer par les plus vieux !
Autre exemple : les retraites sportives !
Une mise en retraite trop rapide peut complètement perturber un cheval de sport. Imaginez tout ce que cela implique dans son changement de quotidien. Toutes les attentions habituelles et toute sa routine journalière de soins et d’entraînement bien rythmé. Tel jour les grooms s’affairent dans l’écurie car on va partir en concours. Puis à telle heure il y a ceci, ou cela. Une mise au vert rapide peut être brutale. Une anticipation progressive en continuant un entraînement modéré, un maintien en condition, des promenades, etc. seront très appréciés.
Est-ce qu’un cheval au pré sans interaction avec l’humain est plus heureux qu’un cheval à l’écurie ?
Et bien pas forcément. Si l’environnement et le troupeau sont riches et pensés pour combler tous les besoins, alors le cheval sera heureux. Mais quelques chevaux, sur un grand carré d’herbe, sans interaction, peuvent s’ennuyer et développer des tics de comportement, tout comme un cheval à l’écurie.
Et avec nous, qu’est-ce qu’un cheval heureux ?
Les chevaux ne peuvent pas sourire et ils ne peuvent pas utiliser de mots. La seule façon dont ils peuvent communiquer est par le langage corporel. Beaucoup de gens pensent qu’un cheval est heureux si ses oreilles sont en avant et malheureux si ses oreilles sont en arrière. Rien ne pourrait être plus trompeur.
Pour un cheval, « heureux » signifie essentiellement contenu, mais pour les humains, il peut couvrir toute une gamme de sentiments comme la joie, la gaieté, l’extase. Je pense que c’est là que nous pouvons être confus parce que nous cherchons des signes d’exubérance et de joie plutôt que ce que le bonheur signifie vraiment pour le cheval.
Tout comme les humains, les chevaux sont heureux lorsque leurs besoins primaires sont satisfaits qui sont, par ordre de priorité:
Sécurité Confort Jeu
Lorsqu’un cheval se sent à l’abri de la menace des prédateurs, il apprécie le confort. Et quand il se sentira en sécurité et à l’aise, il jouera à des jeux avec les autres chevaux dont le favori est « qui fait bouger qui ? » … et y compris avec vous !
“Un cheval heureux est brillant de puissance tout en étant en confiance, d’impulsion tout en conservant sa connexion.
Il a de l’estime pour son humain et sait trouver auprès de lui ses besoins. ” Sarah
Cet article a 6 commentaires
Quel beau programme, plein de promesses… Il me tarde de découvrir chaque module, expérimenter et pouvoir partager sur ces apprentissages !
Le concept d’erreur virtuelle est très intéressant. Pour ma part, à chaque fois que j’ai visualisé les événements, je suis tombée dans le piège de me voir échouer. Ça me provoque les mêmes émotions qu’en vrai et parfois même des réactions physiques (mains moites, etc). Par exemple, je me suis fait très peur en extérieur avec mon jeune cheval il y a quelques années, à cause d’une erreur de jugement de ma part, et sûrement un peu d’ego. Aujourd’hui encore, à chaque fois que je visualise une sortie, j’ai le cœur qui s’accélère, je ressens comme des décharges dans les mains etc. Si je visualise les choses, je ne le fais généralement pas de manière positive.
Des erreurs j’en referai probablement encore. Alors j’aimerais réussir à canaliser / diriger la visualisation pour qu’elle soit positive. Je vais essayer, en mode « apprentissage » 🙂
Mince, je pensais avoir laissé ce commentaire sur la leçon précédente 😅
Je pense que le cours sur la gestion de la peur par anticipation t’aidera beaucoup aussi. Et oui la visualisation vers ce que l’on souhaite obtenir est tellement puissante !
QUI CONDUIT QUI ? (cheval menaçant avec ses congénères):
Galway peut se montrer agressif avec ses congénères en extérieurs. Souvent avec ceux qui sont trop agités ou peu sur.
Je n’était pour lui pas assez fiable pour protéger notre duo (je pense).
En utilisant cette méthode, Galway s’améliore de balade en balade, il faut cependant que je reste vigilante. Il peu se montrer très agressif surtout lorsque je suis dans les parages… (dents en avant, oreilles plaquées, botte….). J’ai loupé quelque chose par mon manque d’expérience au départ de notre relation mais j’ai l’impression de prendre le leadership avec la technique expliquée ci-dessus. Cela fait plusieurs sorties que Galway me fait confiance pour gérer notre duo mais cela reste encore fragile (couche parfois les oreilles). Je dois continuer a être vigilante mais on s’améliore.
Merci pour cet article très intéressant !
Oups, sorry pour les fautes d’orthographe ci-dessus ! :))